Depuis le 1er décembre 2023 Ouagadougou retient en résidence surveillée quatre agents de la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) entrés tout à fait légalement dans le pays. Pour la junte burkinabée, s’agit-il d’une simple monnaie d’échange ?
Les quatre membres de la DGSE sont arrivés au Burkina Faso à un moment où les relations avec la France s’étaient déjà considérablement détériorées. Et que le capitaine Ibrahim Traoré, chef de la junte, développait une lune de miel avec la Russie. En novembre 2023, une vingtaine d’agents du GRU, les renseignements militaires russes, sont arrivés au Burkina, prenant la place des agents de la DGSE. Est-ce que l’arrestation des espions fançais est un coup fourré des hommes de Poutine? Ou un chantage de junte militaire au pouvoir?
Malgré tout, les quatre espions tricolores ne menaient pas une opération clandestine. Ils étaient même en possession de passeports diplomatiques. Encore qu’un peu amateurs ou persuadés d’être en terrain conquis, ils n’avaient pas nettoyé leur portable avant d’entrer en territoire burkinagé et ils n’avaient pas en leur possession les recommandations qu’ils auraient du avoir.
Au point mort
Selon Le Monde, les négociations restent désespérément au point mort. D’après certaines sources, Ibrahim Traoré, surnommé « IB », aurait réclamé des sommes considérables pour les libérer, ainsi que l’extradition d’opposants politiques réfugiés à Paris. Ce qui ne serait absolument pas négociable pour la France. Obnubilé par les complots, le pouvoir au Burkina Faso suspecte systématiquement d’espionnage tous les ressortissants français.