En ce mois d’août 2024, les Conventions de Genève ont fêté leur 75ème anniversaire. Jamais dans leur histoire ces textes fondateurs du droit international humanitaire n’avaient été à ce point bafoués par ceux qui se targuaient d’en défendre les valeurs.
Adoptées, le 12 août 1949, les Conventions de Genève avaient comme credo : « plus jamais ça » après les horreurs commises au cours de la deuxième guerre mondiale. Les conflits ne sont jamais jolis, cependant ces traités internationaux avaient pour objectifs « d’humaniser » la guerre autant que faire se peut en adoptant un certain nombre de règles comme : la protection des civils et des personnels de santé, les soins aux blessés et aux malades, le respect de la dignité des prisonniers de guerre.
Gaza, 176 humanitaires tués
Or, à Gaza, entre le 1er janvier et le 9 août 2024, 176 humanitaires ont été tués par l’armée israélienne dans les territoires palestiniens, un bien triste record. Les journalistes, qui sont protégés par ces textes au même titre que les civils, détiennent également un sinistre palmarès, 159 morts depuis le 7 octobre. Selon le DIH, « Le fait de diriger intentionnellement une attaque contre des civils est considéré comme un crime de guerre ». Lorsque ces textes sont violés des sanctions pénales peuvent être mises en place, les Nations Unies sont aussi en capacité de déployer une mission de maintien de la paix, cependant toutes les résolutions concernant ce conflit sont bloquées par le véto Américain.
Ce n’est pas la première fois que le droit international humanitaire (DIH) vole en éclat depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, il y a tant d’exemples du Vietnam jusqu’à l’actuel et terrible conflit soudanais. Néanmoins c’est la première fois en 75 ans qu’un Etat s’arroge le droit de tirer sur les ambulances avec a minima l’aveuglement volontaire au pire l’assentiment des Etats-Unis et de leurs alliés. En agissant ainsi, une grande partie des pays Occidentaux et certains de leurs alliés arabes entérinent la faillite du droit international, de la morale et de la nécessaire humanité et laissent la place à un champ de ruines.