Dans la nuit du 13 au 14 août 2004, 166 civils innocents étaient massacrés, 108 blessés et 8 portés disparus dans un camp de réfugiés de l’ONU à Gatumba (Burundi). La plupart des victimes appartenait à la communauté Banyamulenge, un groupe ethnique tutsi congolais qui avaient fui les violences les visant en République Démocratique du Congo (RDC).
Les réfugiés banyamulenge étaient délibérément visés en raison de leur groupe ethnique. Les attaquants (100 à 300 hommes lourdement armés) tiraient à l’arme automatique sur les tentes où se trouvaient les réfugiés, les brûlaient à l’essence comme ils brûlaient aussi à l’essence certaines des victimes.
Cette épouvantable atrocité faisait l’objet d’une enquête documentée par l’ONG Human Rights Watch et aussi par trois organismes dépendant de l’ONU (Mission pour la RDC, Mission pour le Burundi et le Bureau du Haut-Commissaire pour les Droits de l’Homme).
Néanmoins, à ce jour, aucune enquête judiciaire n’a été engagée ni la Cour pénale internationale saisie.
Une fondation à la manoeuvre
La Gatumba Refugees Survivors Foundation (GRSF), fondation de droit américain, qui regroupe des survivants de ce massacre et les proches de ceux tués ; ainsi qu’une vingtaine desdits survivants viennent d’engager une série d’actions.
Il s’agit de plaintes pénales pour génocide et crimes contre l’humanité déposées devant le Procureur général de la République à Bujumbura (Burundi), l’Auditorat Militaire Supérieur près la Cour Militaire du Sud-Kivu (RDC), le Secrétaire Général de l’Office Rwandais d’Investigation (Kigali). En effet, les assaillants ont été identifié comme de nationalité burundaise, congolaise et rwandaises. Il s’agit ensuite d’une dénonciation auprès du Procureur général de la Cour pénale internationale (CPI) car la nationalité congolaise des assaillants autorise, à titre complémentaire, la compétence de la CPI dans ce dossier.
« Des souffrances inimaginables »
La GRSF et les personnes physiques plaignantes s’étonnent que rien n’ait été entrepris pour la sanction de ces génocides pourtant imprescriptibles, le châtiment de ses coupables et la prise en charge des dommages et préjudices immenses supportés par les victimes et leur famille. Les personnes physiques plaignantes souhaitent que « leurs souffrances inimaginables » soient enfin prises en compte et que l’œuvre de justice s’accomplisse enfin.