Samedi noir pour l’Armée malienne

 
Dans la journée de ce samedi 27 juillet 2024 Samir Moussa avait révélé qu’un convoi de 10 véhicules à leur bord comme à l’accoutumée des militaires maliens et des mercenaires de Wagner mobilisés pour secourir la colonne en grande difficulté face aux forces armées de l’Azawad était tombée dans une embuscade à 80 km de kidal , son point de départ.
 

Une chronique de Samir Moussa

 
 Comme il fallait s’y attendre les groupes armés en territoire conquis, mieux préparés, plus déterminés et sur le pied de guerre ont remporté cette autre bataille en n’épargnant personne et en détruisant tout au passage. Comme sur les autres fronts, dans la traque sans merci contre leurs ennemis les forces armées de l’Azawad n’ont pas fait de quartiers, ni versé dans l’émotion car les plus chanceux ont été capturés et retenus prisonniers.
 
Sinon c’est un bain de sang car les images et les vidéos qui circulent abondamment sur le bilan des combats témoignent de la férocité des batailles et donnent un aperçu de l’ampleur très impressionnante des pertes en vies humaines et des dégâts matériels. Des chiffres qui font froid dans le dos car 80 mercenaires Wagner tués et 100 FAMA tombés sur le champ de bataille.
 
Peut-être l’immense étendue du drame humain explique que dans son communiqué l’état major général des armées malien se contente d’évoquer sommairement à propos de son passif des pertes en vies humaines et matériels sans plus de précisions, de détails ni de bilan chiffré. La hiérarchie militaire n’a pas manqué de louer le courage et le professionnalisme de ses différentes unités combattantes tout en réitérant le serment de défendre la nation en toute circonstance devant tous les périls.
 
A vrai dire les témoignages recueillis sur le terrain en font foi puisque les images et les vidéos n’entretiennent l’ombre d’aucun doute. Les FAMA et leurs supplétifs connaissent des heures sombres et des moments tragiques. Beaucoup de leus frères d’armes engagés dans la guerre avec eux ont péri atrocement. Les survivants sont contraints à l’humiliation ultime de faire allégeance à l’ennemi et en scandant des slogans qui lui sont favorables tout en reprenant des propos hostiles à leur camp. On entend ainsi dire stupéfait : « Azawa, Wagner non, Russie, non ». Un retournement de situation bouleversant qui ne peut s’expliquer que par la peur extrême dans la captivité et l’instinct de conservation face à la perspective d’une exécution ou la menace de mort.
 
Les succès inattendus et spectaculaires des forces armées de l’Azawad face au pouvoir de transition qui avait fait croire qu’il s’était donné tous les moyens de neutraliser les groupes armés et de les pousser jusqu’à leur dernier retranchement sapent le moral des troupes gouvernementales et provoquent une vague de désertions dans leurs rangs. Aujourd’hui à Kidal il n’y a pas l’ombre d’un militaire. Seules une unité de gendarmerie et une brigade de police sont encore présentes et visibles sur les lieux. 4 éléments de Wagner sont aussi restés dans la ville.
 
Les chefs militaires ont demandé à leurs partenaires de Wagner positionnés à l’ouest notamment dans la région de Tombouctou de se redéployer sur le front dégarni de kidal. Ni eux, ni les soldats maliens ne sont disposés à obtemperer eu égard à la mésaventure tragique de leurs pairs. Peut-être sont-ils dans leurs droits sinon pourquoi exposeraient-ils leurs vies pour un pouvoir finissant d’officiers épicuriens, irresponsables et pleutres qui restent à Bamako et donnent des ordres de loin à des milliers de kilomètres de la fournaise, du peloton d’exécution des mouvements séparatistes?.
 
Ce n’est un secret pour personne que les dirigeants surtout militaires de la transition mènent une vie de débauche à Bamako dans les bras des plus belles femmes du Mali dont ils se sont accaparés comme de tout le pays avec ses immenses ressources. On ne peut donner sa vie si l’on dispose de toutes ses facultés pour des hommes qui ne sont pas prêts à mourir pour la patrie, qui ne pensent qu’à eux, ne sont mûs que par la conservation du pouvoir mal acquis même si pour cela il faut sacrifier le Mali entier et arracher des vies innocentes.
Des officiers dignes de ce nom se mettent devant leurs troupes pour conduire les opérations et ne fuient pas le front. C’est le meilleur moment pour Goita et sa clique de sortir de leur tanière pour prouver aux Maliens leur courage en bravant le danger et en marchant sur l’ennemi.
 
Dans le cas contraire il revient à l’Armée de se sauver, aux Maliens de reprendre en main leur destin pendant qu’il est encore temps. Il y’a longtemps que la junte est disqualifiée, qu’elle fait le malheur d’un pays si fier qui ne manque pas de hauts faits d’armes dans son histoire marquée par le refus de la servitude, de l’humiliation et des balivernes .