JO 2024 : notre zoom sur les sept espoirs africains

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Les Jeux Olympiques de Paris 2024 sont lancés. Mondafrique vous propose une sélection des meilleures chances de médaille parmi les concurrents du continent africain.

Un article de Patrick Juillard

 Hugues Fabrice Zango 

Athlétisme, triple saut : Hugues Fabrice Zango (Burkina Faso)

Hugues Fabrice Zango décrochera-t-il le 7 août la première médaille d’or olympique de l’histoire du Burkina Faso ? Parmi les favoris du concours du triple saut, cette tête bien faite et bien pleine, titulaire d’un doctorat en génie électrique, a les moyens de ses prétentions. Âgé de 31 ans, il avait offert au pays des hommes intègres une première breloque en remportant le bronze au triple saut masculin à Tokyo il y a trois ans. Champion du monde en 2023, champion du monde en salle en 2024 et double champion d’Afrique, en 2018 et 2022, il est devenu le premier sportif à se voir décerner la plus haute distinction honorifique du pays – Officier de l’Ordre de l’Étalon – pour ses exploits. Désireux d’incarner un « symbole d’espoir » pour d’autres personnes dans son pays d’Afrique de l’Ouest, Zango ne pense qu’à faire entrer le Burkina Faso dans l’histoire à Paris. 

 Soufiane El Bakkali

Athlétisme, 3000 mètres steeple : Soufiane El Bakkali (Maroc)

Programmé pour gagner dès ses 13 ans, le coureur de 3000 mètres steeple Soufiane El Bakkali représente la plus sérieuse chance de médaille du Maroc en athlétisme. Couvert d’or à Tokyo, cet athlète longiligne y a mis fin à l’hégémonie des Kényans, invaincus dans cette épreuve aux Jeux Olympiques depuis 1984. Il a récidivé l’année suivante lors des championnats du monde à Eugene (Etats-Unis) en devenant le premier athlète non-natif du Kenya à s’imposer dans cette discipline depuis l’édition 1987. Lors des mondiaux de 2023 à Budapest, il conserve son titre mondial et devance le recordman du monde Lamecha Girma. On comprend mieux pourquoi le natif de Fès est l’un des principaux candidats à sa propre succession. 

Athlétisme, marathon : Eliud Kipchoge (Kenya)

Ancien détenteur du record du monde du marathon, Eliud Kipchoge est assuré d’entrer dans l’histoire en devenant à Paris le premier Kényan à participer à cinq éditions des Jeux Olympiques. Mais, loin de s’en tenir là, le coureur de 39 ans entend aussi marquer les esprits en devenant le premier homme à remporter trois médailles d’or, après ses sacres de Rio et de Tokyo. Celui qui continue de s’astreindre à une discipline d’entraînement quotidienne des plus strictes devra surmonter la concurrence de ses compatriotes, mais aussi et surtout des athlètes d’Éthiopie, d’Ouganda ainsi que des naturalisés qui courront pour Bahreïn, le Qatar, les États-Unis ou encore le Kazakhstan.

Cyclisme sur route : Biniam Girmay (Erythrée)

Si le Kenya et l’Ethiopie ont coutume d’accumuler les médailles, tous les pays d’Afrique de l’Est ne sont pas logés à pareille enseigne. Ainsi en va-t-il de l’Eryhtrée, dont la meilleure chance de médaille sera incarnée par Biniam Girmay. Chef d’une délégation composée de seulement sept autres athlètes, en raison des mesures restrictives prises par le gouvernement afin d’éviter toute fugue de ses athlètes pour l’occasion, le cycliste arrive aux Jeux Olympiques en pleine confiance, lui qui est devenu le premier coureur noir africain à gagner une étape du Tour de France (trois pour la seule édition 2024) et le maillot vert de cette même grande boucle. Sa pointe de vitesse sera un atout important en cas d’arrivée groupée, le 3 août lors de la course en ligne. 

La gymnaste algérienne Kaylia Nemour, nouvelle star mondiale de la discipline et l’une des meilleures de sa génération notamment aux barres asymétriques, fera ses grands débuts aux Jeux olympiques Paris 2024

Gymnastique, barres asymétriques : Kaylia Nemour (Algérie)

Kaylia Nemour est bien placée pour rapporter à l’Algérie la première médaille olympique de son histoire en gymnastique artistique. Cette binationale, native de Saint-Benoît-la-Forêt (Indre-et-Loire), a débuté sa carrière sous les couleurs françaises, avant de changer de nationalité sportive face à l’aveuglement de la Fédération française de gymnastique, réticente à la voir reprendre la compétition après une double opération au genou. Médaillée d’or du concours général individuel des championnats d’Afrique, médaillée d’argent des barres asymétriques aux championnats du monde, cette surdouée n’a que peu de rivales et pourrait, à 17 ans, être la première à faire retentir « Qassaman » du côté de l’Arena Bercy.

Taekwondo : Cheick Cissé et Ruth Gbagbi (Côte d’Ivoire)

La Côte d’Ivoire mise tout sur eux. En taekwondo, Cheick Cissé, médaillé d’or à Rio, et Ruth Gbagbi, médaillée de bronze à Rio puis d’or à Tokyo, font partie des favoris. Le premier est le premier et unique Ivoirien à être monté sur la plus haute marche d’un  podium olympique. Champion du monde en titre dans la catégorie des plus de 87 kg, ce natif de Bouaké a eu l’honneur de porter le drapeau orange, blanc et vert lors de la cérémonie d’ouverture. Karim Cissé symbolise, outre l’espoir de tout un peuple, l’engouement de celui-ci pour le taekwondo. Avec 254 clubs et plus de 40 000 élèves, cet art martial sud-coréen est aujourd’hui le deuxième sport le plus pratiqué dans le pays, après le football.

Les pionniers africains des JO (6/6), Oussama Mellouli, la « torpille tunisienne »

Pionniers JO (5/6), Hassiba Boulmerka, un phare dans la décennie noire algérienne

Pionniers africains des JO (4/6), les Lions invincibles du Cameroun

Pionniers JO (3/6), le kenyan Kipchoge Keino, la star du demi-fond

 

Pionniers JO (2/6), la marocaine Nawal El Moutawakel en 1984

Les pionniers des JO (1/6), Abebe Bikila à jamais le premier

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Nicolas Beau
Ancien du Monde, de Libération et du Canard Enchainé, Nicolas Beau a été directeur de la rédaction de Bakchich. Il est professeur associé à l'Institut Maghreb (Paris 8) et l'auteur de plusieurs livres: "Les beurgeois de la République" (Le Seuil) "La maison Pasqua"(Plon), "BHL, une imposture française" (Les Arènes), "Le vilain petit Qatar" (Fayard avec Jacques Marie Bourget), "La régente de Carthage" (La Découverte, avec Catherine Graciet) et "Notre ami Ben Ali" (La Découverte, avec Jean Pierre Tuquoi)