Le chemin d’une paix durable passe-t-il désormais en Centrafrique par la communauté de Sant’Egidio? Le scénario n’est pas absurde.
Après l’accord de coopération signé à Paris avec Jean-Marc Ayrault, le 18 février 2017, la communauté catholique basée à Rome a conclu un autre accord a été signé à New York , le 2 juin 2017, avec l’ONU. La France et l’Onu soutiennent en effet la médiation de Sant’Egidio qui poursuit ses efforts depuis 2013, notamment avec le Pacte républicain signé à Bangui le 7 novembre 2013, sous le régime de Michel Djotodia Am-Nondroko.
L’ « Appel de Rome » du 27 février 2015, durant la Transition de Catherine Samba-Panza, a été signé par une dizaine de personnalités en vue de permettre des élections transparentes et démocratiques, fin décembre 2015-début 2016. Sant’Egidio revient à la charge pour lancer un dialogue politique et remettre le pays sur le chemin de la paix. En qualité du président de Sant’Egidio, Marco Impagliazzo est intervenu au Conseil de sécurité, le 12 juin 2017, pour annoncer de nouvelles initiatives concernant la crise centrafricaine. Cette initiative de paix est parrainée par l’ONU.
Sortie de crise
Le responsable des relations internationales de Sant’Egidio, Mauro Garofalo, est probablement la personnalité qui connaît le mieux les protagonistes de la crise et les obstacles qui empêchent de commencer un processus de sortie de crise. Il peut aussi compter sur la diplomatie du Vatican et la conférence épiscopale centrafricaine, quasiment désormais la seule organisation hiérarchique qui fonctionne encore dans ce pays, grâce à ses évêques et ses curés. Le Cardinal Dieudonné Nzapalainga, qui a évidemment une proximité avec la Pape François, est un autre atout pour Sant’Egidio.
Ainsi, à partir du 14 juin 2017 et durant une semaine, plusieurs dizaines de Centrafricains, représentant les milices armées de tous bords, les représentants du pouvoir, les principales personnalités politiques du pays et le Représentant spécial du SGONU en Centrafrique et chef de la MINUSCA, vont être en séminaire fermé et vivre ensemble pour la recherche d’une sortie de la crise qui atteint désormais son paroxysme. Une visite inopinée du Pape François n’est pas à exclure.
Ces premiers pas dans le dialogue politique, à Rome, étaient attendus depuis l’élection du Président Touadera.