Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a annoncé jeudi son intention de briguer un second mandat, à deux mois de la présidentielle, mettant fin à un suspense qui n’en était plus un.
Âgé de 78 ans, M. Tebboune est président depuis 2019 de l’Algérie, le plus grand pays d’Afrique, premier exportateur africain de gaz naturel. Alors que son mandat devait s’achever en décembre, il avait annoncé en mars la tenue d’une élection présidentielle anticipée le 7 septembre. « En réponse aux souhaits de nombreux partis politiques et non politiques, d’organisations et de jeunes, j’annonce mon intention de me présenter pour un second mandat, comme le permet la Constitution, et le peuple algérien aura le dernier mot à ce sujet », a déclaré le président lors d’un entretien avec la presse dont des extraits ont été publiés sur le site de la présidence algérienne. »Toutes les victoires obtenues sont les victoires du peuple algérien, et non les miennes », a ajouté M. Tebboune dont la candidature ne faisait aucun doute dans le pays.
Les médias officiels et privés, ainsi que ses alliés politiques, se sont mobilisés pour mettre en avant les « réalisations » de « l’Algérie nouvelle » du président Tebboune.
M. Tebboune avait remporté la dernière élection, marquée par une forte abstention, avec 58% des voix. Il avait succédé à Abdelaziz Bouteflika, poussé à la démission en 2019 sous la pression de l’armée et du Hirak, un mouvement de contestation populaire. Bouteflika est décédé en septembre 2021.
La décision du pouvoir algérien d’avancer la date du scrutin avait surpris les observateurs, d’autant que c’est la première fois dans l’histoire du pays qu’une campagne électorale aura lieu en été dans un pays où les pics de températures atteignent les 50 degrés dans de nombreuses villes. Aucune raison officielle n’a été avancée pour expliquer la tenue anticipée du prochain scrutin.
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Trois femmes candidates
Plusieurs personnalités ont déjà annoncé leurs candidatures, dont le premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS), le plus vieux parti d’opposition en Algérie, Youcef Aouchiche, et le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), principal parti islamiste du pays, Abdelaali Hassani.
Trois femmes ont aussi annoncé briguer la présidence : la cheffe du Parti des travailleurs (PT, trotskiste), Louisa Hanoune, la femme d’affaires Saida Neghza, à la tête d’une des plus importantes organisations patronales, et Zoubida Assoul, une avocate engagée dans la défense des libertés.
Dans un rapport publié en février, l’ONG Amnesty International avait affirmé que les autorités algériennes continuaient de « réprimer les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique », en « ciblant les voix critiques de la dissidence », cinq ans après les manifestations pro-démocratie du Hirak.