Alors que le candidat du Rassemblement National mène la course des élections européennes très largement en tète avec 33% des intentions de vote, Emmanuel Macron compte bien, à l’approche du scrutin de dimanche, occuper le terrain pour tenter de rallier les indécis à la candidature de sa protégée Valérie Hayer . Ce jeudi, on verra le Président français en compagnie du Président américain, Joe Biden, et de celui de l’Ukraine, Volodymyr Zelenski, à Omaha Beach (Calvados), le leiu du « D-Day ». Le soir même, lle chef de l’état s’invite aux Journaux Télévisés de TF1 et de France 2.
Le calcul de l’Élysée, le voici: face à la mémoire historique du débarquement, l’enjeu du 9 juin est dramatisé et le candidat de l’extrême droite ramené au passé honteux de sa mouvance politique pendant les années sombres de l’occupation allemande. Cette stratégie un peu répétitive ramène le scrutin à un duel entre Emmanuel Macron et l’extrèmedroite, ce qui n’est pas le meilleur service rendu à l’Europe.
Faute de calcul politique sans doute, cette omniprésence présidentielle clive plus encore le scrutin des Européennes entre pro et anti Macron. Plus Emmanuel Macron, plus l’enjeu européen s’éloigne et plus la candidate du pouvoir subit de plein fouet la chute de popularité du Président et du Premier ministre.
En Mai 1979, pour la première élection des députés européens au suffrage universel, François Mitterrand, alors leader de el’opposition, avait déja dénoncé « le matraquage » médiatique au profit de la liste de Simone Veil et avait évoqué « un viol des suffrages »