Le nouveau président du Sénégal a choisi le général Jean Baptiste Tine, un gendarme sans concession avec les règles d’engagement, pour assurer la sécurité du pays et réconcilier les sénégalais avec leurs forces de l’ordre.
Correspondance à Abidjan, Bati Abouè
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Au Sénégal, le nouveau régime qui a eu, de toute évidence, une histoire dramatique de confrontation avec les forces de l’ordre en raison de la violente répression dont ses dirigeants ont été la cible, avait sûrement des raisons de vouloir recoudre le tissu social en réconciliant les Sénégalais avec leurs forces de l’ordre.
Selon Amnesty international, la répression des partisans d’Ousmane Sonko a fait une soixantaine de morts et des centaines de prisonniers durant ces trois dernières années.
Cette répression a mis en première ligne la police et la gendarmerie nationales. Qui ne se souvient d’ailleurs de cette image de forces de l’ordre empêchant le président du Pastef, Ousmane Sonko, de sortir de son domicile dont les différents carrefours étaient bloqués par les forces de l’ordre ? Jusqu’au jour où survient cette scène surréaliste où M. Sonko demande aux gendarmes qui lui barrent le chemin d’utiliser leur cerveau parce que, de toute façon, « Macky Sall c’est fini ! »
Le président du Pastef avait vu juste. Son alter ego, Bassirou Diomaye Faye remportait sans coup férir les élections présidentielles au premier tour avec 54,23% des voix après être sorti de prison une semaine plus tôt. Conséquemment, l’ancien président sénégalais Macky Sall quittait son palais pour se réfugier au Maroc après la prestation de serment du nouveau président le 2 avril 2024. Si la page de l’ancien régime se tournait ainsi, il restait encore l’héritage d’une nouvelle ossature sécuritaire à construire pour que les Sénégalais ne gardent pas une mauvaise image de leurs forces de l’ordre qui ont alimenté sa répression.
La loyauté d’abord
C’est la raison pour laquelle le nouveau président a nommé deux généraux : l’un au ministère de la défense et l’autre au ministère de l’intérieur et de la protection civile. Il s’agit du général de brigade Jean Baptiste Tine connu pour être sans concession avec l’honneur de la patrie et les règles d’engagement. Né à Thiès le 4 septembre 1961, ce docte théoricien de la sécurité qui a accompagné en tant que commandement de l’école de gendarmerie de Dakar et qui fut en même un homme de terrain en a l’étoffe. Entré à la gendarmerie le 1er septembre 1981, il y a gravi tous les échelons avant de devenir général en 2013. Diplômé de la prestigieuse Académie royale militaire de Meknès au Maroc et de l’Ecole des officiers de la Gendarmerie nationale de Melun en France, le général Jean Baptiste Tine est devenu le 4 avril dernier ministre de l’intérieur en raison de son engagement, ses compétences et sa grande loyauté.
Il va devoir user de sa grande expérience de formateur et de son amour pour la bannière sénégalaise pour réconcilier des forces de l’ordre qui s’étaient collectivement brouillées avec des populations qui ont durement été réprimées durant les trois dernières années du mandat de l’ancien président. Mais un tel challenge n’est pas au-dessus de ses forces puisque le général Tine est un homme très proche de ses hommes, et particulièrement des jeunes gendarmes qui le respectent et l’admirent. Il suffira de dupliquer le même état d’esprit chez les forces de police et leur inculquer sa rigueur, sa haute définition de l’éthique et de l’exemplarité. Le général Tine élève la discipline au rang d’une valeur cardinale qui « exige d’être conforme avec les règlements nationaux. La discipline exige un comportement irréprochable (…) surtout avec les autorités et les populations. Elle commande que vous ne souilliez pas le drapeau national dont chaque force de l’ordre est le gardien ». Reste à le transmettre pour que les Sénégalais soient à nouveau fiers et réconciliés avec leurs forces de l’ordre après des années de brouille.