Bonhams Cornette de Saint Cyr organise à Paris le 21 février 2024 une vente de tableaux du XIXème siècle qui mettra en lumière les artistes français et italiens ainsi que les peintres orientalistes et tout particulièrement Étienne Dinet (1861-1929). Alors qu’une rétrospective consacrée à l’œuvre de ce peintre orientaliste est en ce moment présentée à l’Institut du Monde arabe à Paris, Bonhams Cornette de Saint Cyr exposera une sélection de tableaux et dessins de cet artiste à la destinée hors du commun.
Stefania Lumetta, Spécialiste en Tableaux et Dessins Anciens et du XIXe siècle, a déclaré : « Cette vente mettra en lumière les artistes orientalistes tels qu’Etienne Dinet aujourd’hui exposé à l’IMA ou le belge Emile Claus. Une section réservée aux artistes italiens présentera des paysages, des portraits ou des scènes de genre de grand intérêt et de tous horizons. »
Elève à l’école des Beaux-Arts de Paris, Etienne Dinet se détache rapidement de la peinture d’histoire et de la vie contemporaine. En 1883, il découvre l’Algérie grâce à son ami peintre Lucien Simon, et s’y installe définitivement l’année suivante. En 1889, l’artiste rencontre Sliman ben Ibrahim à Bou-Saada, l’oasis où sera enterré le peintre après y avoir vécu. Rien ne prédispose les deux hommes à se rencontrer : à la suite d’une émeute, Dinet sauve le jeune homme, payant ce geste héroïque d’une blessure. A partir de ce moment, une solide amitié s’engage entre les deux hommes. Sliman ben Ibrahim est un lettré et surtout un artiste qui contemple le monde à travers sa foi. Fasciné par son mode de vie, Dinet en fait alors son collaborateur et conseiller, ce qui lui permet de gagner la confiance de la population. Cette rencontre s’avère décisive pour l’artiste, qui découvre avec intérêt l’Islam et se convertit en 1913. Sliman ben Ibrahim joue un rôle majeur dans cette conversion, et il accompagne Dinet en 1929 pour son pèlerinage à La Mecque.
Parmi les lots offerts de cet artiste, on admirera une délicieuse huile sur carton illustrant une Jeune baigneuse assise près d’une fontaine (Charchar) dans une lumière douce et chaude. Conservée dans la même collection française depuis les années 50, cette œuvre est estimée 12 000 à 18 000 €. Seront également proposés deux lots de trois gouaches sur carton : le premier contient des études de têtes de jeunes filles et de vieillard et le second des visages, études préparatoires pour le tableau La marche silencieuse (La Procession). (estimation chaque: 10 000-15 000 €)
Portrait de femme juive
Plus connu pour ses paysages et ses scènes rurales, peints avec une palette impressionniste, Emile Claus partageait la même fascination pour la lumière, les couleurs et les intrigues du monde orientaliste qui a conduit tant de ses contemporains à voyager en Afrique du Nord. Ses propres voyages, en 1878-1879, l’ont conduit en Espagne, au Maroc et en Algérie, et il a écrit avec tendresse sur son séjour. Sa production au cours de ce voyage fut suffisamment prolifique pour donner lieu à une exposition de scènes orientalistes à Anvers et à Bruxelles en 1879. La grande huile sur toile ici présentée Portrait de femme juive à Constantine, Algérie est estimée 30 000 à 50 000 €.