Une semaine après leur entrée à Kidal, fief des indépendantistes, les mercenaires russes vainqueurs ont fait flotter leur drapeau noir au sommet du fort de la ville. Une telle victoire n’aurait pas été possible sans la complicité, voire le soutien, de la Minusma, dont le représentant, le Mauritanien El Ghassim Wane, est connu pour être au service de la junte malienne depuis qu’il est arrivé à la tête de la force d’interposition en 2021.
Ce proche du ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop a fait le choix de se mettre au service de la junte malienne. Il n’hésite pas à transmettre des informations confidentielles des Nations-Unies aux putschistes maliens qui ne semblent lui accorder aucune considération. Bamako n’a cessé de multiplier les obstacles aux activités des casques bleus obligeant certains pays à retirer leurs troupes avant même l’annonce du départ définitif de la MINUSMA. Son représentant El Ghassim Wane a produit des rapports sur le Mali donnant l’impression que la situation s’améliorait alors qu’elle va de mal en pis.
Le 27 janvier dernier, devant le Conseil de sécurité de l’ONU, c’est la représentante de la société civile malienne Aminata Dicko, qui a pris la parole après El Ghassim Wane, pour décrire sans complaisance les crimes commis par les forces armées maliennes et les mercenaires russes de Wagner. Le discours de cette militante a suscité la colère des autorités de Bamako. Les forces de sécurité maliennes ont même fait une descente musclée à son domicile. Le déploiement des 150 miliciens russes à l’aéroport de Tessalit achève de convaincre ceux qui doutaient encore du jeu trouble du Mauritanien.