Contrairement aux Émirats, Bahreïn ne parvient pas à imposer le calme dans les quartiers chiites de l’archipel. Bien que plus de la moitié de la population de Bahreïn soit composée de musulmans chiites (estimés à plus de 75 %), la famille royale sunnite Al Khalifa gouverne le pays
Il y a d’abord eu un silence radio des autorités pendant une dizaine de jours après le 7 octobre 2023. Manama, signataire des accords d’Abraham, n’a tout simplement pas communiqué sur les crimes commis par le Hamas, puis sur les bombardements israéliens qui ont suivi. Mais dès le 13 octobre, à la sortie de la grande prière du vendredi, les mosquées chiites ont commencé à dénoncer les « agressions barbares de l’entité sioniste ». Des drapeaux palestiniens ont été brandi dans les rues et des foules criaient « Mort à Israël ». Selon un proche de la famille régnante Al Khalifa, il y a eu quelques arrestations. Mais si les manifestants dénonçaient les massacres commis par Israël, en revanche, pas une critique n’aurait été émise contre les atrocités du Hamas.
Il est toujours particulièrement difficile de savoir ce qui se passe dans ce petit archipel, dont la production de pétrole ne cesse de baisser, et qui dépend de plus en plus économiquement de son grand voisin saoudien. Depuis la disparition du quotidien Al-Wasat en 2017, il n’y a plus de presse indépendante dans le pays et pas de journalistes étrangers en permanence sur le territoire pour couvrir l’actualité. Les chiites, qui représentent 70 % de la population (1,4 million d’habitants) sont dans leur grande majorité pro-palestiniens. Alors que la dynastie régnante Al Khalifa est sunnite, et accuse systématiquement toute opposition d’être sous l’influence de Téhéran