Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a déclaré lundi qu’ »une attaque d’envergure de la part du Hezbollah vers Israël entraînerait une riposte israélienne massive qui détruirait complètement le Liban ». « Nous devons faire tout notre possible pour éviter une escalade à la frontière au Liban-Sud », a-t-il affirmé lors d’une interview accordée à la chaîne américaine CNN.
Alors que les tensions se développent et que les affrontements s’intensifient sur le front du Sud-Liban entre les groupes de la résistance [libanaise] et l’armée d’occupation israélienne, il est clair que la perspective cauchemardesque qui hante l’administration américaine – l’extension de la guerre contre Gaza en une conflagration régionale – devient de plus en plus probable.
Dans son discours de vendredi, le premier responsable du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a reporté la décision de participer à la guerre ou de la déclarer, mais n’a pas exclu cette possibilité. Les événements récents pourraient conduire à l’activation de cette option.
Mardi soir, l’armée israélienne a déclaré que 20 missiles avaient été tirés depuis le territoire libanais contre des bases et des colonies en Galilée et qu’elle avait bombardé les environs de plusieurs villages libanais en réponse à ces tirs.
« Le Liban ne survivrait pas »
« L’intervention du Hezbollah provoquerait un impact que je ne saurais prédire, mais ce qui est sûr, c’est que le Liban n’y survivrait pas », a martelé M. Guterres a révélé avoir mené de multiples contacts avec des pôles susceptibles d’influencer les parties belligérantes, Israël et le Hezbollah, ainsi qu’avec les autorités libanaises, dans le but de contenir la situation au front sud du Liban.
Il a également déclaré avoir contacté l’Iran, lui demandant fermement l’application de deux points. Tout d’abord, « faire pression sur le Hamas pour obtenir la libération immédiate et inconditionnée des otages ». Ensuite, « dire au Hezbollah qu’il ne peut absolument pas envisager d’entraîner complètement le Liban dans le conflit ».
À la question de savoir si les autorités iraniennes étaient coopérantes vis-à-vis de ces requêtes, M. Guterres a répondu que la position iranienne demeurait « mystérieuse ». « L’Iran maintient sa position selon laquelle il affirme n’avoir pas de lien avec ce qui se déroule à Gaza, tout en mettant en garde, ouvertement, contre une éventuelle expansion régionale du conflit », a-t-il conclu.