Centrafrique, “Human Rights Watch” dénonce la passivité française face aux massacres

Peter Bouckaert est directeur de la section Urgences de Human Rights Watch, et depuis près de deux mois, il parcourt quotidiennement la Centrafrique pour témoigner. Comme les Organisations internationales telles Amnesty International, ce militant humanitaire dénonce les curieuses pratiques des forces françaises de la Sangaris, coupables de favoriser les Anti-Balaka. Voici son témoignage recueilli par Aline Mpangba-Yamara pour le site tchadien Alwidha info

Human_RightsIl y a une dizaine de jours, au village Djomo, situé à 10 kms de Gadzi, dans la préfecture de la Mambéré-Kadéï, les Anti-Balaka assassinaient l’Imam, qui s’était réfugié dans un camp autour de l’église. Dès lors, les autorités de Gadzi ont fait appel aux soldats de la SANGARIS présents à Djomo pour venir protéger plus de 100 musulmans cernés par les anti-balaka et tentant de les assassiner. Mais les Sangaris qui sont là à à peine 10 kms, prétextent qu’une telle protection ne faisait pas partie de leur mission.

Stupeur des ONG!

D’où l’ndignation de Peter Bouckaert, directeur de la section « Urgences » de Human Rights Watch: « Si secourir des populations en danger ne fait pas partie de la mission des troupes française, quelle est alors leur mission ? ». Et d’ajouter: « Les Sangaris disent tout faire pour arrêter les meurtres, mais faire dix kms pour sauver cent musulmans, n’est pas inclus dans leur définition de ‘tout faire’ ».

Déjà en février à Yaloké, le chef de la police fut assassiné par les Anti-Balaka pour avoir accompagné les musulmans qui quittaient la ville.