Burkina Faso : Aidons les sentinelles de la république

C’est  avec inquiétude  et  indignation  que  nous  avons  appris  l’ignoble  acte  posé  le 17 septembre  par  le  Général  Gilbert   Diendéré  qui a arrêté  le  président  légitime de la transition Michel Kafando  et   dissous  le Gouvernement  . Ce  poignard  dans  le  dos  de  tout  un  peuple est un crime. Bras  armé   aux  ordres d’un Maitre qui  avait  gardé  en  otage  ce  peuple  pendant  27  ans. Notre  Général  a malheureusement  mis  son  intelligence  à la  disposition du  diable. Un  général qui  voulait  assassiner  la  République. Celui  qui  portait  des  barrettes  avant  d’accéder  aux  étoiles ,  s’est  trompé  de  siècle. Car  en  tuant  lâchement  Noel  Isidore  Thomas  Sankara,   capitaine  de  son  état, avec la  complicité  de  son   mentor  Blaise  Compaoré ,  il  sait  très  bien  que  le  Peuple  du  Burkina  ne  lui  facilitera  pas  le  sommeil. Ancienne  colonie française la Haute-Volta,  changera  de  nom en  1984, et s’appellera Burkina  FASO  «  le  pays  des  Hommes  Intègres » ; cela  à  l’initiative  de Thoma Sankara.  Retenons  que  ce  Peuple  qui  s’est  toujours  battu  en se  forgeant  sa  voie  sous  le  soleil,  loin  des  mers  agitées  et des  océans  infinis, sait  où il  va  et  ce  qu’il  veut. Mais, comme  « l’assassin  revient  toujours  sur  ses  pas »  notre Général   ignore l’histoire  glorieuse d’un Peuple qui   avait  affronté les  troupes  coloniales françaises  en  leur  faisant  subir des  sérieuses  pertes. Un  peuple  qui  tient à  conserver  son  honneur,  son  indépendance  et  sa  liberté  de  parole. Un  Général qui  ne  sait pas ou  qui a  oublié  qu’en  1963 ,   le  Peuple  avec les  femmes  et  la  jeunesse  en  tête,   avait  battu  le  pavé  pour  faire  partir le  premier  Président  du  pays,  Maurice  Yaméogo du Rassemblement démocratique africain (RDA). II  oublie  enfin « sinon  il  a  la  mémoire  courte » que  c’est  le  même  Peuple  qui  a  chassé  le «  beau Blaise »  en  Octobre  2O14   en  affrontant  les  mains  nues  les  hommes  en  armes.

Le RSP en perte de vitesse

Des  hommes  qui  avaient  tiré  sur  la  foule  avec  sa  complicité . Le  Peuple  est  debout  autour  de  sa République, de  son  drapeau  dans  une  Nation  qui  se  construit  avec  courage et patience  face à toutes  les difficultés.  L’intervention  de l’Union  Africaine  et  de  la  CEDEAO  par  le  biais  de  ses  représentants,  doit  permettre  la  continuité  de  l’Etat  avec la  rapide  remise  en  selle  des membres  du Conseil  National  de  Transition . En  lieu et place du monstre  et fantôme Conseil  National pour la  Démocratie  hâtivement  créé  dans  la  plus  totale  confusion  et en catimini pour  échapper  à  la  vindicte  populaire . La  spontanéité  avec  laquelle  les  Burkinabais  ont  réagi  a secoué l’homme fort du RSP. Il se trompe de siècle. Sinon comment peut-on comprendre qu’un homme en arme ou porteur de tenue puisse une seule fois imaginer  retourner son arme contre un citoyen ? Bien au contraire,  son rôle sinon sa mission revient à sécuriser nos frontières et à protéger le peuple et ses biens. Sur tous les cieux, les armées sont à la caserne ou sur des champs de batailles pour contenir l’ennemi et le mettre hors de danger de nuire. Par les temps qui courent,  notre Général aura bel et bien sa place là-bas loin dans les forêts devant ses troupes pour débusquer et éradiquer cette race de Djihadistes et d’éléments de Boko-Haram qui tuent nos enfants, nos femmes, nos mères et nos pères. C’est là où doivent se trouver des Généraux en mal de responsabilités et qui se pavanent dans  des salons et des véhicules de luxe. Ils ont signé et ont pris l’engagement de servir la Nation en tout lieu et en toute circonstance mais surtout en ces temps d’insécurité  notoire et générale sur l’ensemble de nos territoires. C’est à ce prix, à ce prix là seulement qu’ils doivent mériter leurs galons et la Nation pourra leur être reconnaissante. Parce que nos Etats disposent de véritables armées de qualité reconnue par les Nations-Unies pour s’être honorablement et courageusement battues sous d’autres cieux. Et beaucoup ont donné leurs vies pour sauver les nôtres. D’ailleurs,  il y a beaucoup parmi ses hommes en armes qui souhaiteraient être sur le terrain pour accomplir leur devoir Républicain.

La société civile, sentinelle de la démocratie

S’agissant de la garde présidentielle, ce corps doit être prélevé sur les effectifs de la  seule armée nationale et républicaine du pays. La protection du Chef de l’Etat revient à l’Etat et non  à la présidence de la république comme nous le constatons dans les pays Africains. Sinon comment peut-on comprendre que les seuls éléments de la garde présidentielle  soient constitués d’un corps autonome. Puisque la République est une et indivisible, il ne doit pas exister de dualité. Ce qui nous amène à rappeler ce que disait feu général président Seyni Kountché (Paix à son âme)  parlant des prérogatives des institutions. Evoquant la Mairie centrale de Niamey, il disait ceci : « La Mairie de Niamey est un Empire dans la République».  Allez-y comprendre !   Nos Etats sont jeunes et fragiles et ont été secoués dans leur majorité par des crises, des conflits et des déstabilisations qu’ils ne méritent pas. Des phénomènes et événements qui ont beaucoup ralenti notre marche vers notre développement. En terminant notre réflexion,  nous tenons aussi à rappeler la contribution des formations politiques, de la Société Civile et de toutes les bonnes volontés qui se sont constituées en sentinelle de la démocratie en vue de restaurer et de protéger les institutions Républicaines du Burkina-Faso. Cette solidarité a été payante et  sert depuis de modèle aux autres pays comme le Niger où auront lieu bientôt des élections.

Nous espérons  que l’épisode des douloureux événements survenus au Burkina trouvera une solution pacifique pour permettre à ce pays de continuer son chemin dans la paix, la stabilité, la tranquillité  à travers des élections concertées, pluralistes, démocratiques, consensuelles et inclusives. C’est ainsi que nous pourrons ensemble construire nos Etats et notre continent